Version interactive avec LaTeX compilé
ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES. ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE, DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE, DES MINES DE NANCY, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE, ÉCOLE POLYTECHNIQUE (FILIÈRE TSI)
CONCOURS D'ADMISSION 2009
SECONDE ÉPREUVE DE PHYSIQUE
Filière MP
SECONDE ÉPREUVE DE PHYSIQUE
Filière MP
Sujet mis à disposition des concours : ENSAE (Statistique), ENSTIM, INT, TPE-EIVP, Cycle international
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page de la copie :
PHYSIQUE II — MP.
L'énoncé de cette épreuve comporte 7 pages.
PHYSIQUE II — MP.
L'énoncé de cette épreuve comporte 7 pages.
- Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d'énoncé, il est invité à le signaler sur sa copie et à poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu'il aura été amené à prendre.
- Il ne faudra pas hésiter à formuler les commentaires (incluant des considérations numériques) qui vous sembleront pertinents, même lorsque l'énoncé ne le demande pas explicitement. Le barème tiendra compte de ces initiatives ainsi que des qualités de rédaction de la copie.
OSCILLATIONS DE PUISSANCE À HAUTE FRÉQUENCE
L'énoncé de cette épreuve comporte deux parties complètement indépendantes. Les vecteurs sont représentés en caractères gras :
. Un système d'axes orthonormés direct
est associé à la base cartésienne (
). Pour toute grandeur
, on note
.
Historiquement, les tubes à vide et à faisceaux d'électrons (qui ont donné son nom à l'électronique) ont progressivement été remplacés par des composants à semi-conducteurs (diodes, transistors, etc.). Toutefois, les tubes à circulation d'électrons dans le vide (klystron, magnétron) restent d'un emploi courant dans le domaine des hautes fréquences et des fortes puissances. Ce problème décrit ces deux dispositifs toujours largement utilisés.
Historiquement, les tubes à vide et à faisceaux d'électrons (qui ont donné son nom à l'électronique) ont progressivement été remplacés par des composants à semi-conducteurs (diodes, transistors, etc.). Toutefois, les tubes à circulation d'électrons dans le vide (klystron, magnétron) restent d'un emploi courant dans le domaine des hautes fréquences et des fortes puissances. Ce problème décrit ces deux dispositifs toujours largement utilisés.
I. - Le magnétron, oscillateur hyperfréquences

Fig. 1 - Le magnétron (vue d'ensemble)
Un magnétron (système équipant tous les fours à micro-ondes) est constitué d'un tube à vide et de deux électrodes, cylindriques et coaxiales. Un champ électrique intense règne dans l'espace inter-électrodes, et les électrons, émis par la cathode centrale, se dirigeraient vers l'anode externe à grande vitesse si le champ magnétique était absent (fig. 1). On impose un champ magnétique stationnaire qui, courbant les trajectoires électroniques, les amène à rester contenues dans l'espace inter-électrodes.
Les électrons acquièrent alors des trajectoires rapidement tournantes et leur passage devant des cavités résonantes provoque l'apparition, dans celles-ci, de champs électromagnétiques rapidement variables. Dans les fours à micro-ondes à usage domestique, la fréquence d'émission est normalisée à
. Le rayonnement micro-onde est alors conduit vers la zone à chauffer par un guide d'ondes. Le magnétron a été inventé par le physicien américain Albert Hull en 1921 et perfectionné par le physicien japonais Kinjiro Okabe en 1928. Il a été mis en application dès la seconde guerre mondiale comme source d'ondes de haute fréquence pour les systèmes radar en Grande-Bretagne. Ce qui suit n'est pas une description complète du magnétron, mais seulement une mise en équations de certains mouvements possibles des électrons dans le magnétron. En cas de besoin on rappelle l'expression des opérateurs divergence et gradient dans le système de coordonnées associé à la base cylindrique
représentée sur la figure 2
Pour tout champ de vecteur
Pour tout champ scalaire
Dans tout ce problème on négligera le poids des électrons.
Pour tout champ scalaire
Dans tout ce problème on négligera le poids des électrons.
I.A. - Le magnétron sans champ magnétique

FIG. 2 - Le magnétron (vue de face)
Le schéma de la figure 2 représente la cavité, vide, comprise entre l'électrode interne (cathode), cylindrique de rayon
, portée au potentiel nul, et la cavité externe, cylindrique de rayon
, portée au potentiel constant
. On considère un point
, de coordonnées cylindriques (
) dans la base
, représenté sur la figure 2 .
-1-En négligeant tout effet de bord, déterminer le potentiel électrostatique en
situé dans l'espace interélectrodes, supposé vide.
-1-En négligeant tout effet de bord, déterminer le potentiel électrostatique
- 2 - Des électrons sont émis au niveau de la cathode par effet thermoélectronique à vitesse initiale négligeable. Quelle est leur trajectoire? Exprimer
pour un électron situé en en fonction de , de sa charge , de sa masse et des quantités et .
- Exprimer la durée du trajet de la cathode à l'anode. On posera .
I.B. - Le magnétron vide, avec un champ magnétique.
On considère toujours que l'espace inter-électrodes est vide, soumis à la même répartition
de potentiel électrostatique que celle décrite à la question 1 ; on lui superpose le champ magnétostatique
, uniforme et stationnaire, orthogonal au plan de la figure 2.
- 4-Montrer que la trajectoire d'un électron, émis au niveau de la cathode sans vitesse initiale, est plane. On pourra décrire ce mouvement en coordonnées polaires (
), en projection sur la base polaire . Montrer que l'énergie mécanique de cet électron est conservée. En déduire une constante du mouvement sous la forme d'une relation entre et . - 5 - En écrivant le théorème du moment cinétique pour le mouvement de l'électron, déduire l'existence d'une autre constante du mouvement faisant apparaître
.
- On appelle champ de coupure la valeur minimale du champ magnétique que l'on doit imposer pour qu'aucun électron ne puisse atteindre l'anode. Exprimer en fonction de et . Donner l'expression approchée de si ; cette relation porte le nom d'équation de Hull. On note la valeur prise par la vitesse angulaire au moment où l'électron est le plus éloigné de la cathode, à la distance de l'axe du magnétron, et la valeur particulière de si . Exprimer en fonction de et .
I.C. - Le magnétron, avec charge d'espace et champ magnétique.
On étudie un mode particulier de fonctionnement du magnétron (mode de Brillouin) dans lequel tous les électrons qui ne sont pas dans le voisinage immédiat de la cathode ont un mouvement circulaire d'axe
à la même vitesse angulaire
. Les potentiels des électrodes de rayon
et
sont inchangés, le champ magnétique est toujours constant et selon
.
- Montrer que le mode de Brillouin n'est pas compatible avec le potentiel électrostatique issu de l'hypothèse d'un espace interélectrode vide. Expliquer pourquoi la prise en compte d'une charge dans l'espace interélectrode peut éventuellement permettre d'obtenir un mode de Brillouin.
- Déterminer l'expression du potentiel
entre les électrodes qui permet d'obtenir le mode de Brillouin idéal, c'est-à-dire celui pour lequel tous les électrons sont en mouvement circulaire à vitesse angulaire
constante. On exprimera
en fonction de
et
et on constatera que ce mode ne peut être obtenu que pour une valeur particulière
du champ magnétostatique que l'on déterminera en fonction de
et
.
- On considère toujours que les électrons sont émis à vitesse nulle à la cathode. Montrer que pour un mode de Brillouin idéal, seuls les électrons situés loin de la cathode (
) possèdent approximativement l'énergie mécanique qu'ils avaient au moment de leur émission. Exprimer pour ces électrons périphériques
et
en fonction de
et
.
— On donne
et
. Comment choisir
pour obtenir des oscillations périphériques de fréquence
? Quelle doit être la valeur de
?
FIN DE LA PARTIE I
II. - Le klystron, amplificateur hyperfréquence
Cette partie décrit le principe de fonctionnement du klystron à deux cavités, dispositif amplificateur de tension hyperfréquences inventé en 1937 par William Hansen, Russell et Sigurd Varian. Le fonctionnement du klystron à deux cavités est fondé sur la modulation de vitesse d'un faisceau d'électrons. Ses inventeurs décrivaient le principe du klystron au moyen de l'analogie suivante : «imaginez un flot continu de véhicules circulant de San Francisco à Palo Alto ; si les voitures quittent San Francisco à intervalles réguliers et avec la même vitesse, alors, jusqu'à leur arrivée à Palo Alto, elles seront régulièrement espacées et on observera un flux uniforme de véhicules. Mais supposez que, d'une manière quelconque, la vitesse de certaines voitures puisse être légèrement augmentée à leur départ de San Francisco, tandis que d'autres seraient légèrement ralenties. Alors, au fur et à mesure de leur trajet, les voitures rapides rattraperaient les plus lentes et elles formeraient des paquets. Ainsi, si la vitesse des voitures est assez différenciée et la durée du trajet suffisante, le flux uniforme serait transformé. Dans le cas idéal, l'arrivée à Palo Alto se produirait en groupes clairement définis
. De la même façon, dans un tube à électrons, le contrôle du flux d'électrons peut suivre le même principe de «formation de paquets » par modulation de la vitesse plutôt que par un contrôle direct du flux par une électrode de sortie.
Le klystron est un tube à électrons (particules de masse et de charge
supposées non relativistes dans tout le problème) utilisé en modulation de vitesse, décrit sur la figure 3 . Les électrons sont émis dans le vide qui règne dans la cavité par effet thermoélectronique dans un canon à électrons formé
Le klystron est un tube à électrons (particules de masse

Fig. 3 - Principe du klystron à deux cavités
d'une cathode chauffée (
), portée au potentiel
, d'une grille de focalisation (
) et d'une grille d'accélération (
) portée au potentiel constant
. La sortie des électrons de la cathode chauffée se fait à l'abscisse
, à vitesse initiale négligeable.
Après la traversée de la grille d'accélération, positionnée à l'abscisse , les électrons forment un faisceau homocinétique, de vitesse
, colinéaire à l'axe du klystron. Ils atteignent deux grilles dites de modulation, (
) et (
) séparées par la distance
et respectivement portées aux potentiels
et
. La fréquence
est imposée par un oscillateur non décrit ici. On désigne par
la distance
et l'on suppose que
(voir figure 3).
À la sortie de la zone de modulation, les électrons de vitesse traversent un espace de glissement de longueur
avant d'atteindre les grilles de détection, (
) et (
) séparées par la distance
et respectivement portées aux potentiels
et
; on suppose que
(voir figure 3). Enfin, une anode
collecte les électrons qui ont traversé le système sans être interceptés.
Dans tout le problème, on notera le courant électrique qui circule, à l'instant
et à la cote
, dans une section droite du tube orientée dans le sens des
décroissants de sorte que
soit positif. On néglige tout champ magnétique et l'on suppose que le potentiel électrique qui règne dans le tube n'est fonction que de
et du temps
; pour cette raison, à partir de la question 13, le champ électrique dans le tube sera noté
.
Après la traversée de la grille d'accélération, positionnée à l'abscisse
À la sortie de la zone de modulation, les électrons de vitesse
Dans tout le problème, on notera
II.A. - Étude du faisceau d'électrons dans le tube
Dans la région
, on notera
le courant électrique qui traverse le tube; le faisceau électronique est supposé cylindrique, de rayon
, de section
. On pourra utiliser les coordonnées cylindriques (
) exprimées dans la base cylindrique locale
représentée sur la figure 4.
- Représenter sur un schéma le sens du courant
. Exprimer
en fonction de
et de la charge volumique électronique
, supposée uniformément répartie dans le cylindre. Montrer que le champ électrique
créé par cette distribution cylindrique de charges ne dépend que de la distance radiale
à l'axe du cylindre. En déduire l'expression de
en fonction de
, de la permittivité du vide
ainsi

FIG. 4 - Coordonnées cylindriques
que de
, et
.
- On considère qu'un électron situé à la périphérie du faisceau évolue dans le champ uniforme
. Calculer la déviation radiale
qu'il subit en fonction de
et de
la durée du trajet d'un électron périphérique entre
et
. En déduire que l'on ne peut considérer que le faisceau d'électrons reste approximativement cylindrique qu'à une certaine condition, que l'on écrira sous la forme
. On exprimera
en fonction de
et
. On dira alors que l'on néglige la défocalisation du faisceau. On fera cette approximation dans toute la suite du problème.
- Exprimer, en fonction de
et
, l'équation différentielle qui régit les variations de
en fonction de
dans la région
. En déduire le potentiel
en fonction
,
et
. À quelle condition (exprimée sous la forme
) peut-on considérer que
est uniforme dans cette région ? On exprimera
en fonction de
et
. Expliquer pourquoi cette approximation consiste à négliger la charge d'espace dans le tube. On fera cette approximation dans toute la suite du problème.
- Déterminer l'expression de
pour
et tracer la courbe correspondante.
- Déterminer la vitesse
des électrons qui traversent la grille de modulation (
) à l'instant
, on l'exprimera en fonction de
et de
. Donner une expression approchée de
lorsque
; on se placera dans ce cas dans toute la suite du problème.
- 16 - Expliquer pourquoi le générateur qui alimente les grilles de modulation ne fournit, en moyenne aucune énergie. Quelles causes consommatrices de puissance, non prises en compte dans ce qui précède, pouvez-vous imaginer au niveau du dispositif de modulation ?
II.B. - Étude de la modulation de vitesse du faisceau d'électrons
- 19 - Dans cette question seulement, on considère que
. L'étude précédente montre que l'on peut regrouper les électrons. Pour fixer les idées, considérons l'intervalle de temps centré sur 0 de telle manière que , tel que tous les électrons qui ont été émis de ( ) pendant une durée arrivent sur ( ) pratiquement au même instant , à près. Déterminer en fonction de et . À quelle fraction de la période du signal de modulation cette durée correspond-elle?
Application numérique : on donneainsi que . Déterminer et .
- On considère que la durée du trajet d'un électron entre et est nulle. L'intensité du courant électrique qui atteint la grille de modulation ( ) à l'instant est donc . On note l'intensité du courant électrique qui atteint la grille de détection ( ) à l'instant . Relier et . En déduire que
22- On cherche la décomposition de Fourier de
sous la forme :
Déterminer
, puis
pour tout
. On donne l'expression intégrale de la fonction de Bessel de première espèce d'ordre
:
Exprimer simplement
en fonction de
et de
. On conservera cette expression dans la suite même si
.
II.C. - Dimensions et accord du klystron
L'onde de courant parvenant au détecteur sera détectée sous la forme du courant alternatif
; celui-ci s'écrit, en se limitant au premier terme de la série de Fourier, proportionnellement à la fonction de Bessel
:
où
est le rendement de détection, et
le courant strictement positif produit par le canon à électrons. Le tracé de
est reporté sur la figure 5 . On notera que
pour
et
; le premier maximum de
est atteint pour
et vaut
.

Fig. 5 - Fonction de Bessel
23 - À quelle distance
de la grille de modulation
, la grille de détection
doit-elle être placée pour obtenir un courant détecté d'amplitude maximale ? On exprimera
en fonction de la fréquence
du signal de modulation, de
et
.
24 - On donne
et
. Calculer la fréquence
pour laquelle est accordé le klystron. Dans quel domaine spectral cette fréquence se situe-t-elle?
II.D. — Étude du système de détection
Le système des deux grilles de détection est ici assimilé à deux plans métalliques, parfaitement conducteurs, disposés à la distance
l'un de l'autre. On note
et
les intersections des deux grilles de détection
et
avec l'axe
. On considère qu'à un instant donné, un seul électron, noté
, se trouve entre ces deux grilles; il a alors parcouru la distance
telle que
dans l'espace défini par les deux grilles (voir figure 6). Soit
(respectivement
) un point quelconque de la grille (
) (respectivement
repéré par la distance
(respectivement
).

FIG. 6 - Grilles de détection
Dans toute la partie II.D, on notera
et
les potentiels respectifs des grilles (
) et (
) dont les dimensions transverses sont supposées très supérieures à
, de manière à négliger tout effet de bord. L'ensemble de l'étude électrique sera mené dans le cadre de l'électrostatique.
25-En l'absence de tout électron entre les grilles, déterminer les densités surfaciques de charge
et
portées par les grilles. On les exprimera en fonction de
, de
et de la permittivité du vide
.
- En sa présence (voir fig. 6), on admet que la charge ponctuelle de l'électron
influence totalement les deux plans métalliques, c'est-à-dire que toute ligne de champ issue d'un point
du plan
passe par le point de cote
où se trouve l'électron. Tracer l'allure des lignes de champ du champ électrique
dans l'espace compris entre (
) et (
). Tracer également l'allure des surfaces équipotentielles.
En présence de cet électron, on appelle et
les charges surfaciques aux points
et
, et
et
les charges totales portées par les deux facades des grilles
et
en regard. Quels sont les signes de
et
? Quels sont les signes de
et
? Justifier. Que peut-on dire de
?
- Quelles sont les valeurs limites
et
des charges
et
à l'instant
où l'électron vient de pénétrer dans l'espace de détection, c'est-à-dire lorsque
? Expliciter de même les valeurs limites
et
des charges
et
à l'instant
où l'électron va quitter l'espace de détection c'est-à-dire lorsque
. Finalement, quelle est la charge
qui a circulé dans les grilles de détection lors du passage d'un électron à travers les grilles de détection?
En présence de cet électron, on appelle
On note
le courant transporté par les électrons qui circulent le long de l'axe du klystron, et qui traverse les grilles de détection. Ce courant provoque la circulation d'un courant électrique variable
dans le circuit refermé sur les grilles de détection.
- Que vaut
si le courant
est constant?
On suppose que le courant comporte maintenant une partie sinusoïdale
qui se propage à la vitesse
. On considère la charge électrique circulant entre les grilles sous l'effet du seul courant alternatif
.
- Exprimer la charge
comprise, à l'instant
, entre les deux plaques, sous forme intégrale. Déterminer la variation
. On supposera que la largeur
est faible devant
. En déduire le courant
. Quel est, à la pulsation
, le rendement
du système de détection?
On suppose que le courant
