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Mines Mathématiques 2 MP 2002
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Algèbre généraleFonctions (limites, continuité, dérivabilité, intégration)Séries et familles sommablesSuites et séries de fonctions
A 2002 Math MP 2
ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES. ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE, DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE, DES MINES DE NANCY, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE. ÉCOLE POLYTECHNIQUE (Filière TSI).
CONCOURS D'ADMISSION 2002
ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES DEUXIÈME ÉPREUVE Filière MP (Durée de l'épreuve : 4 heures) (L'usage d'ordinateur ou de calculette est interdit).
ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES DEUXIÈME ÉPREUVE Filière MP (Durée de l'épreuve : 4 heures) (L'usage d'ordinateur ou de calculette est interdit).
Sujet mis à la disposition des concours : Cycle International, ENSTIM, ENSAE (Statistique), INT, TPE-EIVP.
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page de la copie : MATHÉMATIQUES 2-Filière MP.
Cet énoncé comporte 7 pages de texte.
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d'énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d'énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
Il est conseillé aux Candidats de lire le problème en entier. Les deuxième et quatrième parties peuvent être abordées indépendamment des parties précédentes.
Le crible d'Ératosthène donne un algorithme qui permet de savoir si un entier est premier ou non. Il est par suite possible d'indexer la suite des nombres premiers
:
Dans tout le problème la lettre
est réservée aux nombres premiers. Étant donné un réel
, sa partie entière
est l'entier
qui vérifie la double inégalité suivante :
Étant donné un réel
, supérieur ou égal à 2 , (
), il existe un entier
égal au rang du plus grand nombre premier
inférieur ou égal à
Première partie
Le but de cette partie est de démontrer que la suite des nombres premiers est illimitée et d'étudier la nature de la série de terme général
.
I-1. La suite des nombres premiers est illimitée :
Démontrer que la suite des nombres premiers est illimitée en considérant, par exemple, pour
nombres premiers
donnés, l'entier
défini à partir de ces
nombres premiers par la relation suivante :
Dans toute la suite
est un entier supérieur ou égal à
un réel donné strictement positif (
)
I-2. Ensemble
:
a. Justifier la relation suivante :
b. Soient
et
deux entiers, différents l'un de l'autre, tous les deux supérieurs ou égaux à 2
; démontrer que la série double de terme général
,
, défini par la relation suivante
est sommable. Déterminer sa somme
.
Soient les
premiers nombres premiers,
l'ensemble des réels obtenus en considérant tous les produits des réels
élevés à des exposants
,
, entiers positifs ou nuls.
Soient
c. Démontrer que l'application
, de
dans
, est injective. En déduire qu'il est possible d'indexer les réels
dans l'ordre croissant : l'application
est strictement croissante de
sur
.
Exemples : écrire la suite des 12 premiers termes de la suite
lorsque le réel
est égal à 1 et l'entier
égal à 2 puis à 3 .
Il est admis que la série de terme général
, est convergente ; sa somme est désignée par le symbole :
. Comme le laisse présager l'alinéa b, le résultat plus général ci-dessous est vrai et est admis :
Soit
la fonction définie sur la demi-droite ouverte
par la relation suivante :
Soit
le rang du plus grand nombre premier inférieur à
.
d. Démontrer l'inégalité suivante :
d. Démontrer l'inégalité suivante :
Retrouver, en donnant une valeur particulière au réel
, le résultat : la suite des entiers premiers est illimitée.
Déterminer, en supposant le réel
inférieur ou égal à
, la limite, lorsque l'entier
tend vers l'infini, de l'expression
introduite ci-dessus.
Il est admis, puisque la suite des nombres premiers est illimitée, qu'à tout réel
supérieur ou égal à
, peut être associé un entier
tel que le réel
soit encadré par les nombres premiers
et
:
e. Établir, lorsque le réel
est strictement supérieur à
, l’encadrement ci-dessous :
En déduire, pour
, la limite de l'expression
introduite ci-dessus lorsque l'entier
tend vers l'infini.
I-3. Série de terme général
:
Déduire des résultats ci-dessus la nature de la série de terme général , défini par la relation suivante.
Déduire des résultats ci-dessus la nature de la série de terme général
En déduire la nature de la série de terme général :
Quelle conclusion qualitative est-il possible d'en tirer sur la répartition des nombres premiers ?
I-4. Fonction
:
Soit
la fonction limite de la suite
. Démontrer que cette fonction, définie d'après la question I-2.e sur la demi-droite ouverte
par la relation ci-dessous, est continûment dérivable.
Deuxième partie
Le but de cette partie est d'établir une majoration du produit des nombres entiers premiers inférieurs ou égaux à un entier donné
et d'encadrer le plus petit commun multiple de tous les entiers inférieurs ou égaux à cet entier
.
Soit toujours
un entier supérieur ou égal à
le rang du plus grand nombre premier inférieur ou égal à
; soit
le produit des nombres premiers inférieurs ou égaux à
:
II-1. Majoration du produit
des nombres premiers majorés par un entier
:
a. Construire un tableau donnant pour les valeurs et 5 de l'entier
les valeurs de
.
b. Vérifier que, si l'entier n'est pas premier, l'inégalité
implique l'inégalité
.
c. L'entier est premier dans cet alinéa ; justifier l'existence d'un entier
tel que :
a. Construire un tableau donnant pour les valeurs
b. Vérifier que, si l'entier
c. L'entier
Démontrer que tout nombre premier
compris entre
et
divise le coefficient du binôme
. Établir la majoration suivante :
En déduire que l'inégalité
implique l'inégalité
.
d. En déduire, pour tout entier , la majoration :
d. En déduire, pour tout entier
Soit
le plus petit commun multiple de tous les entiers
.
II-2. Une expression du p. p. c. m. :
Démontrer que le p. p. c. m. est égal au produit des nombres premiers
, inférieurs ou égaux à l'entier
, élevés à des puissances
égales aux parties entières du rapport
sur
; c'est-à-dire :
II-2. Une expression du p. p. c. m.
Démontrer que le p. p. c. m.
II-3. Une minoration du p. p. c. m.
:
Étant donné un entier
supérieur ou égal à
, soit
l'intégrale définie par la relation suivante :
a. Démontrer la majoration :
b. Démontrer que le p. p. c. m.
est divisible par tout entier
, lorsque l'entier
varie de 0 à
. En déduire que le produit
est un entier en considérant, par exemple, une expression de
obtenue par développement de
.
Démontrer, à l'aide de la majoration de l'intégrale
, une minoration du p. p. c. m.
.
Troisième partie
Le but de cette partie est d'étudier les deux fonctions
et
définies ci-dessous pour en déduire un encadrement à l'infini du réel
.
Pour tout réel
supérieur ou égal à
est égal au nombre des nombres premiers inférieurs ou égaux au réel
.
Pour tout réel
supérieur ou égal à
est égal à la somme des logarithmes des nombres premiers inférieurs ou égaux au réel
.
Plus généralement : étant donnée une suite réelle
, soit
la fonction définie sur la demi-droite fermée [
[, par la relation suivante :
est nul sur l'intervalle [1,2[, égal, pour
, à la somme des termes de la suite
dont les rangs sont inférieurs ou égaux au rang
du plus grand nombre entier premier inférieur ou égal à
:
III-1. Un résultat auxiliaire :
Préciser, pour une suite
donnée, sur quels intervalles la fonction
est continue. Quels sont ses points de discontinuité ? Préciser en ces points
la valeur de
.
Soit
une fonction réelle, définie et continûment dérivable sur la demi-droite fermée
, et une suite réelle
; démontrer la relation suivante : pour tout réel
compris entre
et
il vient:
III-2. Une majoration de la fonction
:
a. Démontrer la majoration suivante de la fonction
:
b. Établir en choisissant, dans la relation établie à la question précédente, comme suite
, la suite
, et comme fonction
, la fonction
, l'inégalité suivante :
c. Démontrer la convergence vers 0 , lorsque le réel
croît vers l'infini, de la fonction
suivante :
Indication : introduire, pour
, les intégrales de 2 à
et de
à
.
d. En déduire l'existence d'un réel tel que, pour tout réel
supérieur ou égal à
, la fonction
vérifie la majoration suivante :
d. En déduire l'existence d'un réel
III-3. Une minoration de la fonction
:
En utilisant par exemple la minoration du p. p. c. m.
obtenue à la question II-3, démontrer qu'il existe un réel
tel que, pour tout réel
supérieur ou égal à
, la fonction
vérifie la minoration suivante :
Ces deux résultats sont cohérents avec le "théorème des nombres premiers" établi par Hadamard et de La Vallée Poussin en 1896, qui affirme que la fonction
est équivalente à l'infini à la fonction
.
Quatrième partie
Soit, dans toute cette partie, un entier
donné (
). L'anneau
est l'ensemble quotient de l'anneau
par la relation d'équivalence : "deux entiers relatifs sont équivalents si leur différence est divisible par l'entier
". Classiquement un élément de
, une classe d'équivalence, est notée
,
étant un représentant de cette classe.
Soit
la fonction qui, à l'entier
, associe le nombre d'éléments inversibles de
.
IV-1. Théorème d'Euler :
a. Démontrer que, pour que l'élément
de
soit inversible, il faut et il suffit que l'entier
soit premier avec
. Donner les valeurs de
lorsque l'entier
prend toute valeur de 2 à 7 .
b. Démontrer que l'ensemble ( des éléments de
inversibles est un groupe multiplicatif. Quel est son cardinal ?
b. Démontrer que l'ensemble (
Soit
un entier compris entre 0 et
, premier avec
. Soit
le nombre d'éléments de
inversibles. Démontrer la relation :
Indication : considérer l'application
de (
dans lui-même puis l'expression
définie par la relation suivante :
c. Application : déterminer le reste de la division de
par 6 .
IV-2. Principe de cryptographie :
Soit
un entier (
) égal au produit de deux nombres premiers
et
.
a. Démontrer la relation :
a. Démontrer la relation :
Soit
un nombre entier premier avec
.
b. Établir l'existence d'un entier tel que :
b. Établir l'existence d'un entier
Exemple simple :
; calculer, pour tout élément
de
.
c. Démontrer pour tout élément de
, la relation :
c. Démontrer pour tout élément
En fait l'entier
est connu de l'expéditeur, l'entier
du destinataire. L'entier
est très difficile à calculer si la factorisation de l'entier
n'est pas connue (les entiers
et
sont grands).
Chiffrement du message
par l'expéditeur :
; déchiffrement par le destinataire :
. Le message est retrouvé.
