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ENS Mathématiques PC 2005
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Algèbre bilinéaire et espaces euclidiensRéductionTopologie/EVN
SESSION 2005
Filière PC
MATHÉMATIQUES PC
Épreuve commune aux ENS de Paris, Lyon et Cachan
Durée : 4 heures
L'usage de calculatrices électroniques de poche à alimentation autonome, non imprimantes et sans document d'accompagnement, est autorisé. Cependant, une seule calculatrice à la fois est admise sur la table ou le poste de travail, et aucun échange n'est autorisé entre les candidats.
Avertissement. On attachera la plus grande importance à la clarté et à la précision des démonstrations, ainsi qu'à la présentation des copies. La partie III est indépendante de la partie II. Il est possible d'aborder la quatrième partie en admettant le résultat du III.7.
Notations.
Les ensembles des entiers naturels et des nombres réels sont notés respectivement
et
. La norme et le produit scalaire de l'espace Euclidien usuel
(
entier) sont notés respectivement
et
. Un vecteur
est unitaire si
. La sphère unité de
est notée
.
Soit
un espace vectoriel réel. Une fonction
est positivement homogène s'il existe un nombre
(le degré d'homogénéité de
) tel que, pour tout
et tout nombre
, on a
. Par exemple, une norme
quelconque est positivement homogène de degré un.
Dans l'algèbre des matrices
à coefficients réels, la matrice nulle et la matrice identité sont notées
et
. Un vecteur
est identifié à la matrice colonne
de ses coordonnées. La transposée d'une matrice
est
. En particulier, le transposé d'un vecteur colonne est un vecteur ligne
. On note
le sous-espace vectoriel de
, formé des matrices symétriques, c'est-àdire telles que
. On rappelle que si
, alors les valeurs propres de
sont réelles, et
est diagonalisable dans une base orthonormée. Dans ce cas, on note
ses valeurs propres, comptées avec leurs ordres de multiplicités, et rangées dans l'ordre croissant :
quelconque est positivement homogène de degré un.
Dans l'algèbre
I. Préliminaires
Si
, on définit
- Montrer que
est une norme sur . - Soit
une valeur propre réelle d'une matrice . Montrer que .
II. Cas des matrices symétriques
On démontre ici certaines des inégalités de Weyl pour les matrices symétriques réelles.
- Montrer que les fonctions
sont positivement homogènes sur . Sontelles impaires ? Sinon, que peut-on dire de ? - Soit
et un entier entre 1 et .
(a) Montrer qu'il existe un sous-espace vectorielde dimension , tel que pour tout dans .
(b) En déduire qu'il existe un sous-espace vectoriel, de dimension , tel que pour tout dans .
(c) Soitun sous-espace vectoriel de dimension . En considérant l'intersection de et , montrer le complément suivant à la question (a) : il existe tel que . Quel énoncé obtient-on pour ? - On se donne
.
(a) Montrer que, pour,
(b) En déduire, pour
,
(c) Plus généralement, montrer que si
, on a
III. Cas général ; continuité des valeurs propres
On considère un sous-espace vectoriel
de
, avec la propriété (D) suivante : toute matrice
de
, non nulle, est à valeurs propres réelles et simples. A nouveau, ces valeurs propres sont notées
et rangées dans l'ordre croissant :
les inégalités étant strictes si
.
Jusqu'à la question 6 , on se donne une suite dans
, qui converge vers
. On note (
) une base de vecteurs propres unitaires de
, le vecteur
étant associé à
.
Jusqu'à la question 6 , on se donne une suite
- Montrer que
. Par la suite, on notera ( ) une base de vecteurs propres unitaires de , avec . - Montrer qu'il existe une fonction
strictement croissante, pour laquelle les suites et les suites sont convergentes. On note et les limites correspondantes. Montrer en outre que les sont unitaires. - (suite) Montrer que pour tout
. - (suite) On suppose
et . Soit ( ) une base orthonormée du plan engendré par et .
(a) Montrer que.
(b) Montrer que, quitte à extraire de nouveau une sous-suite, on peut supposer qu'en outre, la suiteest convergente. On note sa limite. Que peut-on dire de la famille ?
(c) Montrer queest parallèle à .
(d) Soitun plan vectoriel invariant par contenant . Montrer que la restriction de à doit être diagonalisable.
(e) Etablir une contradiction avec la construction de (a), (b). Qu'en concluezvous? - Montrer alors que
. - Montrer qu'en fait, c'est toute la suite
qui converge vers . - En déduire que les fonctions
sont continues sur .
IV. Cas général ; deux inégalités de Weyl
Soit
un sous-espace de
avec la propriété (D) ci-dessus. On choisit deux matrices
, linéairement indépendantes, et on pose
- Trouver les limites de
en et en . - On suppose que
.
(a) Soitun nombre réel. Quel est le degré du polynôme
(b) Montrer que l'équationpossède au moins une solution.
(c) En déduire que chaque équationpossède exactement une solution, notée , et qu'en particulier chaque est une fonction strictement croissante. Indication : compter soigneusement les racines de . - On ne suppose plus rien sur le signe de
.
(a) Montrer que l'applicationest croissante. Indication : appliquer ce qui précède à et bien choisis.
(b) En déduire que
puis
Remarque : Peter Lax a montré les deux faits suivants
- Les inégalités démontrées ci-dessus sont vraies sous l'hypothèse plus faible que les matrices de
ont toutes leurs valeurs propres réelles, pas forcément simples, les multiplicités pouvant dépendre de . La preuve est cependant beaucoup plus ardue. - (
) En général, un sous-espace satisfaisant la propriété ( ) ne peut pas se ramener à un sous-espace de par conjugaison.
