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Centrale Option Informatique MP 2010

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Calculatrices autorisées

On considère dans tout le problème un alphabet . Un langage est un ensemble de mots de . On désigne par l'ensemble des mots de obtenus par concaténation de suites finies de mots de , y compris le mot vide . Chaque mot entrant dans la concaténation est appelé facteur. En particulier si est un mot, .
Ainsi , avec et , pour tout .
Les trois parties de ce problème tournent autour d'une même question, tout en restant largement indépendantes. Le résultat abordé dans cette épreuve est :
Si un langage L est «polynomial», alors L* l'est aussi.
Un «langage polynomial» est, par définition, un langage tel qu'il existe un programme (Caml, ou Pascal...) prenant en entrée un mot de et retournant un booléen indiquant l'appartenance ou non de à , en un temps majoré par , où est un polynôme dépendant du programme, mais pas de l'entrée . L'entier désigne la longueur de , c'est-à-dire son nombre de lettres. On pourra admettre que si est un polynôme réel tendant vers en , alors il existe un autre polynôme réel tel que est croissant sur pour tout , avec de plus lorsque tend vers .
Un langage est déclaré reconnaissable lorsqu'il est le langage accepté par un automate fini.
Lorsque le candidat devra écrire un programme testant l'appartenance d'un mot à un langage donné, il pourra supposer que les mots donnés en entrée ont leurs lettres dans le bon alphabet : il est inutile de le vérifier.

Partie I -Quelques exemples

I.A - Cas des langages reconnaissables

I.A.1) Soit un langage reconnaissable. Montrer qu'il est polynomial. On demande d'écrire un programme (pas forcément en Pascal ou Caml; du pseudo-code en langage naturel sera accepté) prenant en entrée un mot et évaluant son appartenance à .
On pourra supposer qu'on dispose d'un automate fini déterministe complet, d'état initial , d'états finaux , avec des transitions données par une fonction de transition calculant chaque en temps .
Le caractère polynomial du temps d'exécution devra être justifié
I.A.2) Soit un langage reconnaissable. Montrer que est également reconnaissable. On construira explicitement un automate sans transition instantanée (appelée aussi -transition) reconnaissant .
Les deux questions précédentes prouvent le théorème dans le cas particulier d'un langage reconnaissable.
I.A.3) Évaluer le coût en temps et espace de la construction choisie d'un automate reconnaissant à partir d'un automate reconnaissant .
I.B - Le cas de
I.B.1) Montrer que ni ni n'est reconnaissable.
I.B.2) Montrer que et sont polynomiaux.
On écrira explicitement un programme Pascal ou Caml reconnaissant (resp. ).

I.C - Un autre exemple

Dans cette section I.C, l'alphabet est réduit à et on note .
I.C.1) est-il reconnaissable? Donner un automate reconnaissant ou une preuve de non-reconnaissabilité de .
I.C.2) Prouver que est polynomial.
I.C.3) Donner en la justifiant la valeur de .
I.C.4) est-il reconnaissable? polynomial?

I.D - Un dernier exemple

Dans cette section I.D, l'alphabet est et on suppose qu'on dispose d'une fonction codant les entiers en des mots sur l'alphabet (leur décomposition en base 2 , sans 0 en début de mot, sauf pour 0 , de codage 0 ). Par exemple, . On note cette fois
Par exemple, , donc 11#100#1100# .
I.D.1) Montrer que est polynomial.
I.D.2) est-il reconnaissable?

I.E - Une petite variation

Si est un langage, on lui associe un nouveau langage :
I.E.1) Montrer l'inclusion : . Donner un exemple de langage pour lequel cette inclusion est stricte.
Dans les trois questions suivantes, on demande une preuve ou un contre-exemple rapidement justifié :
I.E.2) « est reconnaissable» implique-t-il « est reconnaissable»?
I.E.3) «L est polynomial» implique-t-il « est polynomial»?
I.E.4) «L est reconnaissable» implique-t-il « est polynomial»?

Partie II - Trois algorithmes

II.A - Une énumération des parties de [ ]

II.A.1) Écrire une fonction prenant en entrée deux entiers et , avec compris entre 0 et et calculant un vecteur (ou un tableau) contenant la décomposition en base 2 de (l'ordre de placement des bits est laissé au candidat).
II.A.2) Expliquer comment utiliser la fonction précédente pour décrire toutes les sous-parties de .
II.A.3) Expliquer comment associer à une partie non vide de ( étant à préciser), une décomposition d'un mot en concaténation de mots non vides.
On traitera, pour illustrer l'explication, la décomposition :
centralesupelec=cent.rale.supelec
II.A.4) Écrire une fonction Dans_L_etoile prenant en entrée un mot et testant l'appartenance de à :
  • en Caml, la fonction (dont on donnera le type) prendra en argument une fonction Dans_L testant l'appartenance d'un mot à .
  • en Pascal, on supposera qu'on dispose d'une fonction globale Dans_L prenant en argument un mot (de type string) et retournant un booléen.
    II.A.5) Quelle est la complexité temporelle de la fonction Dans_L_etoile ? On distinguera les appels à Dans_L, et les opérations arithmétiques standards (telles que les divisions euclidiennes, supposées de complexité constante).
    II.A.6) Si la longueur des mots est supérieure à quelques dizaines, la méthode précédente fait intervenir de trop gros entiers. Comment l'adapter pour énumérer toutes les parties de sans manipuler des entiers de l'ordre de ? La complexité globale est-elle alors détériorée?

II.B - Un algorithme récursif

II.B.1) Prouver la proposition suivante: «Si sont des lettres de l'alphabet , alors le mot est dans si et seulement si ou bien il existe tel que et ».
II.B.2) En utilisant la propriété précédente, écrire un programme Dans_L_Etoile2 testant l'appartenance d'un mot à , avec les conventions de la question II.A.4.
II.B.3) Évaluer le nombre d'appels à Dans_L, dans le pire cas. On donnera un majorant, atteint dans un cas qu'on explicitera.

II.C - Une programmation dynamique

Soit un langage sur l'alphabet . On considère un mot de formé de lettres de , avec pour tout .
On définit, pour , le booléen valant true si le facteur appartient à , et false sinon. Ainsi, si et seulement si vaut true.
II.C.1) Soit . Que vaut ?
II.C.2) Montrer que si , alors :
désigne le ou logique, le .
II.C.3) En déduire un algorithme pour calculer tous les .
II.C.4) Programmer l'algorithme précédent, en écrivant un programme Pascal ou Caml déterminant si , en calculant tous les .
II.C.5) Évaluer la complexité temporelle de cet algorithme. On s'intéressera d'une part au nombre d'accès à la fonction testant l'appartenance à , et d'autre part au nombre d'opérations élémentaires telles qu'un ou/et logique.
II.C.6) Évaluer la complexité spatiale de cette solution. Comparer avec les deux autres solutions proposées dans cette partie.

Partie III - Utilisation d'un graphe

III.A - Structure de file

Dans cette partie, nous aurons besoin d'une structure de données appelée file, ou encore «structure FIFO (pour first in first out)» : on entre les éléments les uns après les autres dans la file, et lorsqu'on les sort, le premier élément enlevé est le premier qui avait été entré. On fait le choix de la structure de données suivante :
  • en Caml
    type fifo={contenu:int vect; mutable debut:int; mutable fin:int};;
  • en Pascal
    const nmax=1000;
    type
    fifo = record
    contenu : array [1...nmax] of integer;
    debut, fin : integer ;
    end;
    Les files ont une taille maximale imposée (à la création en Caml, globalement via nmax en Pascal). Les éléments de la file sont tous les éléments du vecteur/tableau dont les indices sont entre debut et fin (au sens large).
    Quand on entre un élément dans la file, on incrémente la valeur de fin et on place le nouvel élément dans la case indexée par fin dans le tableau:
  • en Caml fonction put de type int -> fifo -> unit,
  • en Pascal procédure de signature : procedure put(v:integer; var f:fifo)). Pour enlever un élément de la file, on lit la valeur de la case indexée par debut, puis on incrémente cet index :
  • en Caml fonction get de type fifo -> int,
  • en Pascal fonction de signature: function get(var : integer.
Dans un premier temps, on pourra faire l'hypothèse que le nombre total d'entrées dans la file reste inférieur à la taille du tableau.
  • en Caml, on suppose qu'on dispose d'une fonction de création de file creer_file : int -> fifo, prenant en entrée la taille du vecteur;
    et d'une fonction testant si la file est vide (cet état est caractérisé par le fait que l'indice de début a dépassé celui de fin) est_vide : fifo -> bool.
  • en Pascal, on suppose qu'on dispose d'une procédure de création de file : procedure creer_file(var f:fifo));
    et d'une fonction testant si la file est vide (cet état est caractérisé par le fait que l'indice de début a dépassé celui de fin) function est_vide(f:fifo) :boolean.
    III.A.1) Écrire des fonctions ou procédures put et get répondant aux spécifications données plus haut.
    III.A.2) Comment modifier les fonctions précédentes si on suppose que le nombre d'éléments entrés dans la file peut dépasser la taille du tableau, mais qu'à chaque instant, le nombre d'éléments restant dans la file (ceux qui sont entrés dans la file et n'en sont pas sortis) reste inférieur à la taille du tableau?

III.B - Introduction d'un graphe orienté

On appelle graphe orienté le couple ( ) d'un ensemble fini d'éléments appelés sommets et d'un ensemble d'arêtes qui sont des éléments de . Dans un tel graphe, un chemin d'un sommet vers un sommet est une suite finie de sommets telle que , et, pour tout .
Pour savoir si un mot de appartient à , on va considérer le graphe orienté défini par :
  • comme ensemble de sommets;
  • et comme ensemble d'arêtes.
Les arêtes de ce graphe permettent de localiser les facteurs de qui appartiennent à . L'appartenance de à est alors équivalente à l'existence d'un chemin de -1 vers dans ce graphe (ce qui revient au problème de l'accessibilité d'un état dans un automate fini, par exemple). On ne demande pas de justifier ce fait.
III.B.1) Exemple : Soit et . Dans ces conditions le graphe orienté est représenté par
Chaque arête est indexée par le facteur justifiant
la présence de dans le graphe.
Représenter le graphe .
On revient au cas général.
Pour déterminer l'accessibilité de depuis -1 , on peut effectuer un parcours en largeur du graphe : une file contient les sommets déjà détectés comme accessibles mais non encore traités; dans un vecteur/tableau global, on tient à jour les états que l'on sait accessibles. Le pseudo-code suivant décrit l'algorithme :
entrer -1 dans la file
TANT QUE la file n'est pas vide et que 'a pas été vu :
enlever un sommet de la file
POUR i allant de s+1 jusqu'à n-1 :
SI (i n'a pas déjà été vu) et (w[s+1..i] appartient à L)
ALORS
vus[i]<-true
entrer i dans la file
FIN de si
FIN de pour
FIN de tant que
On admet qu'à la fin de cette boucle, vus [n-1] vaut true si et seulement si est effectivement accessible depuis -1 dans le graphe.
III.B.2) Écrire une nouvelle fonction testant l'appartenance d'un mot à l'étoile d'un langage, en appliquant l'algorithme précédent.
III.B.3) Évaluer la complexité de ce programme dans le pire des cas (accès à la fonction d'appartenance, et opérations élémentaires).
III.B.4) Faire le bilan comparé des quatre algorithmes présentés dans ce problème. à«à»
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