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Centrale Mathématiques 1 TSI 2017
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Fonctions (limites, continuité, dérivabilité, intégration)Probabilités finies, discrètes et dénombrementSéries et familles sommablesSéries entières (et Fourier)

Objectif du problème
Ce problème aborde la question de la mesure quantitative de l'information.
La première partie étudie quelques propriétés de la fonction logarithme népérien utiles pour les autres parties du problème.
La deuxième partie vise à construire les fonctions permettant de modéliser l'information contenue dans les événements de probabilité non nulle d'un espace probabilisé. L'information contenue dans un tel événement correspond intuitivement à l'effet de surprise provoqué par la réalisation de cet événement.
La troisième partie aborde la notion d'entropie d'une variable aléatoire discrète à valeurs entières.
La quatrième partie aborde l'entropie d'un couple de variables aléatoires et la notion d'entropie conditionnelle. L'exemple traité dans la cinquième partie établit le lien entre la quantité d'information contenue dans un message aléatoire et le nombre minimal de questions que le récepteur du message doit poser à son émetteur pour pouvoir identifier sans ambiguïté l'une des réalisations de ce message.
La première partie étudie quelques propriétés de la fonction logarithme népérien utiles pour les autres parties du problème.
La deuxième partie vise à construire les fonctions permettant de modéliser l'information contenue dans les événements de probabilité non nulle d'un espace probabilisé. L'information contenue dans un tel événement correspond intuitivement à l'effet de surprise provoqué par la réalisation de cet événement.
La troisième partie aborde la notion d'entropie d'une variable aléatoire discrète à valeurs entières.
La quatrième partie aborde l'entropie d'un couple de variables aléatoires et la notion d'entropie conditionnelle. L'exemple traité dans la cinquième partie établit le lien entre la quantité d'information contenue dans un message aléatoire et le nombre minimal de questions que le récepteur du message doit poser à son émetteur pour pouvoir identifier sans ambiguïté l'une des réalisations de ce message.
Notations
- Pour
désigne le logarithme népérien de . - Pour
désigne les entiers naturels compris entre 0 et .
I Questions préliminaires
I.A - Représenter graphiquement la fonction logarithme népérien.
- Démontrer que, pour tout
et que
si et seulement si
.
- Donner une interprétation graphique de ces deux résultats.
- Montrer que la fonction
définie sur
par
et
est continue sur
et dérivable sur
. Représenter graphiquement la fonction
.
II Mathématisation de l'effet de surprise
Soit (
) un espace probabilisé fini. On convient de modéliser la quantité d'information contenue dans les événements de probabilité non nulle par une fonction
définie par
où
vérifie les contraintes suivantes :
i.
ii. est décroissante sur
iii.
iv. est continue sur
II.A - Quelle est la quantité d'information de l'événement certain? Interpréter en terme d'effet de surprise.
II.B - Que peut-on dire de la quantité d'information contenue dans l'événement lorsque
et
sont indépendants? Interpréter en terme d'effet de surprise.
II. - Donner un exemple de fonction
vérifiant les quatre contraintes i, ii, iii et iv.
II. - On se propose de déterminer l'ensemble des fonctions vérifiant ces quatre contraintes.
i.
ii.
iii.
iv.
II.A - Quelle est la quantité d'information de l'événement certain? Interpréter en terme d'effet de surprise.
II.B - Que peut-on dire de la quantité d'information contenue dans l'événement
II.
II.
Soit
une telle fonction.
II.D.1) Soit . Établir, à l'aide d'un changement de variable, l'égalité
II.D.1) Soit
II.D.2) En déduire que
est dérivable sur
.
II.D.3) Dans cette question, on fixe . En dérivant par rapport à
l'égalité iii, démontrer l'existence d'un réel
indépendant de
tel que
. Préciser la valeur de
.
II.D.4) L'égalité étant vraie quel que soit
dans
, déterminer l'ensemble des fonctions
vérifiant les quatre contraintes i, ii, iii et iv.
II.D.5) Montrer que parmi ces fonctions, il en existe une et une seule vérifiant en plus l'égalité .
II.D.3) Dans cette question, on fixe
II.D.4) L'égalité
II.D.5) Montrer que parmi ces fonctions, il en existe une et une seule vérifiant en plus l'égalité
Cette fonction, notée
dans la suite du problème, correspond au choix d'une unité particulière (le logon) pour mesurer la quantité d'information.
Que vaut ? Interpréter ce résultat.
II.D.6) On réalise l'expérience aléatoire consistant à effectuer deux lancers successifs d'un dé équilibré à six faces. On considère les évènements suivants
Que vaut
II.D.6) On réalise l'expérience aléatoire consistant à effectuer deux lancers successifs d'un dé équilibré à six faces. On considère les évènements suivants
- E: «le numéro sorti lors du premier lancer est pair»;
- M : «le maximum des deux numéros sortis est égal à 4 »;
- N : «la somme des deux numéros sortis est égale à 7 ».
Ordonner les quantités d'information contenues dans chacun de ces trois événements. Interpréter en terme d'effet de surprise.
III Entropie d'une variable aléatoire
III.
- Dans cette sous-partie, toutes les variables aléatoires considérées sont définies sur un même univers fini
et prennent leurs valeurs dans
.
Si est une telle variable, on note
. On définit l'entropie de
par
Si
en convenant que
vaut 0 lorsque
.
III.A.1) Interpréter comme une espérance, puis en terme de quantité d'information.
III.A.2) Montrer que et que
si et seulement si
est une variable aléatoire certaine, c'est-à-dire
III.A.1) Interpréter
III.A.2) Montrer que
III.A.3)
a)
est une variable aléatoire suivant la loi uniforme sur
. Calculer
.
b) En appliquant l'inégalité de la question I.B à un nombre réel bien choisi, démontrer que
b) En appliquant l'inégalité de la question I.B à un nombre réel
c) En déduire que
avec égalité si et seulement si
suit la même loi que
(pour le cas d'égalité on pourra utiliser le cas d'égalité de la question I.B). Interpréter ce résultat en terme de quantité moyenne d'information.
III. - Dans cette sous-partie, on s'intéresse à des variables aléatoires discrètes définies sur un espace probabilisé (
) et prenant leurs valeurs dans
. Si
est une telle variable pour laquelle
est noté
, on dit qu'elle est d'entropie finie si la série
est absolument convergente et on définit alors son entropie par
III.
en convenant à nouveau que
vaut 0 lorsque
.
III.B.1) Pour est une variable aléatoire suivant la loi géométrique de paramètre
.
III.B.1) Pour
Rappeler les valeurs de
et de l'espérance de
(aucune démonstration n'est demandée).
Démontrer que est d'entropie finie et que
.
III.B.2) Dans cette question et la suivante, est une variable aléatoire à valeurs dans
d'espérance finie.
Démontrer que
III.B.2) Dans cette question et la suivante,
On note
. On se propose de démontrer que
est d'entropie finie.
a) Quelle est la limite de lorsque
tend vers
?
b) En déduire que , puis qu'il existe un entier
tel que
.
c) Soit . Montrer que
a) Quelle est la limite de
b) En déduire que
c) Soit
- si
, alors ; - si
, alors .
d) Soit. Justifier que , puis que la série converge.
e) Conclure.
III.B.3) Dans cette question, on suppose en plus queétant un réel de l'intervalle . On veut montrer que (entropie d'une variable aléatoire suivant la loi géométrique de paramètre dont la valeur a été calculée à la question III.B.1).
Pour, on note et .
a) Justifier que la sérieconverge et exprimer sa somme en fonction de .
b) Justifier la convergence de la sérieet démontrer que
c) Démontrer que
d) En déduire que
puis que
On pourra utiliser l'inégalité démontrée dans la question I.B.
Interpréter ce résultat en terme de quantité moyenne d'information.
Interpréter ce résultat en terme de quantité moyenne d'information.
IV Quatrième partie
Dans cette partie,
et
sont des entiers naturels non nuls. (
) et (
) sont deux couples de variables aléatoires discrètes.
et
sont à valeurs dans
et
sont à valeurs dans
. Pour
et
, on note
et
.
On suppose que, pour tout et
.
On suppose que, pour tout
Notations
On définit l'entropie du couple (
) par
On définit l'information entre les couples (
) et (
) par
IV.A - Propriétés de l'information entre deux couples
IV.A.1) Rappeler les valeurs de
et de
et en déduire que
IV.A.2) À l'aide de l'inégalité de la question I.B, établir que
, et que l'égalité a lieu si et seulement si les deux couples (
) et (
) ont la même loi conjointe.
IV.A.3) On suppose que les deux variables et
sont indépendantes, que
suit la même loi que
et que
suit la même loi que
.
Démontrer que . Déduire de ce qui précède que
IV.A.3) On suppose que les deux variables
Démontrer que
Donner une condition nécessaire et suffisante pour que cette inégalité soit une égalité.
Remarque - L'inégalité (IV.1) a été obtenue en supposant, pour tout et
. On admet qu'elle reste vraie même en dehors de cette condition
Remarque - L'inégalité (IV.1) a été obtenue en supposant, pour tout
IV.B - Entropie conditionnelle
On définit l'entropie conditionnelle de
sachant
par
.
Elle mesure l'incertitude restant sur la valeur de lorsque la valeur de
est connue.
IV.B.1) Montrer que . Interpréter cette inégalité.
IV.B.2) On considère réels
compris entre 0 et 1 .
a) Dans cette question, on suppose .
Elle mesure l'incertitude restant sur la valeur de
IV.B.1) Montrer que
IV.B.2) On considère
a) Dans cette question, on suppose
Démontrer que, pour tout
.
En déduire l'inégalité
En déduire l'inégalité
La fonction
a été définie dans la partie I .
b) L'inégalité (IV.2) reste-t-elle vraie si ?
c) Montrer que l'inégalité (IV.2) est une égalité si et seulement s'il existe au plus un indice pour lequel
.
IV.B.3) Montrer que, pour tout . En déduire que
.
b) L'inégalité (IV.2) reste-t-elle vraie si
c) Montrer que l'inégalité (IV.2) est une égalité si et seulement s'il existe au plus un indice
IV.B.3) Montrer que, pour tout
V Une application
Un jeu oppose deux joueurs A et B. Une urne contient 2016 boules indiscernables au toucher numérotées de 0 à 2015. Le joueur A tire une boule au hasard dans l'urne. On note
la variable aléatoire égale au numéro de la boule tirée par le joueur A. Le joueur B pose alors au joueur A une série de
questions amenant la réponse « oui» ou « non » lui permettant de déterminer sans ambiguïté la valeur prise par
. Le but de cette partie est de trouver la valeur minimale de
si B procède par dichotomies successives.
- Déterminer l'entropie de
.
V. - La première question posée par B est «
est-il compris entre 1008 et 2015 ? » La réponse fournie par A lui permet de positionner
par rapport 1008. Si la réponse de A est «oui», B posera
et cherchera ensuite à positionner
par rapport à 1512 . Si la réponse à la première question est «non», B posera
et cherchera à positionner
par rapport à 504 . Il continue selon le même procédé.
Expliquer pourquoi le joueur B finira par trouver la valeur de . Au bout de combien de questions?
- On se propose de donner une interprétation de ce résultat en terme d'entropie. Les variables aléatoires
sont renseignées par les réponses données par A à la première, la deuxième, ..., la
-ième question.
On pose . On admet que
est une variable aléatoire.
Montrer qu'elle prend ses valeurs dans . On ne cherchera pas la loi de
.
- Démontrer que
.
On pourra utiliser l'inégalité vue à la question III.A.3.
- Expliquer en langage courant pourquoi
. En déduire que
.
V. - Montrer que
.
- En combien de questions le joueur B est-il certain de pouvoir trouver à coup sûr la valeur de
? Comparer au résultat de la question V.B.
V.
Expliquer pourquoi le joueur B finira par trouver la valeur de
On pose
Montrer qu'elle prend ses valeurs dans
On pourra utiliser l'inégalité vue à la question III.A.3.
V.
