On donnera tous les résultats avec leur unité. Les candidats sont invités à apporter le plus grand soin aux applications numériques, ainsi qu'à la rédaction.
Le problème comporte quatre parties largement indépendantes. En particulier, la quatrième partie peut être traitée sans avoir abordé la partie III..
Première partie : électrostatique
L'espace est rapporté au repère cartésien ( ) et on se situe dans l'air (assimilé au vide quant aux propriétés diélectriques).
Figure 1
1.1. Etude d'un fil infini uniformément chargé.
On considère un fil rectiligne illimité porté par (Oz), portant une distribution uniforme de charge (figure 1).
I.1.1. Déterminer la direction du champ en tout point de l'espace par des considérations de symétrie.
I.1.2. On fixe le point M sur le fil, à l'altitude z , et le point P sur l'axe Ox , tel que . Un petit élément de charge au voisinage du point M crée au point P un champ élémentaire . Exprimer en fonction de et , et d'un vecteur unitaire à préciser.
I.1.3. En déduire le champ total au point P par intégration de l'expression précédente.
I.1.4. Retrouver ce résultat à partir du théorème de Gauss.
I.2. Etude d'une plaque infinie uniformément chargée.
On considère maintenant une plaque infinie dans le plan , uniformément chargée avec la densité surfacique de charge .
I.2.1. En décomposant ce plan en de minces rubans d'axe (Oz), de largeur dy, d'abscisse x , et en utilisant le résultat relatif à un fil, trouver l'expression du champ au point .
I.2.2. Justifier à partir des symétries l'orientation du champ . Retrouver alors le résultat de (I.2.1) à partir du théorème de Gauss.
I.2.3. A.N. Calculer pour .
I.3. Etude de deux plaques infinies uniformément chargées.
On considère maintenant deux plaques infinies A et B , la première dans le plan , uniformément chargée avec la densité surfacique de charge , et la deuxième parallèle à la première translatée du vecteur e. chargée avec la densité surfacique de charge .
I.3.1. Exprimer les champs et créés en tout point de l'espace par les plaques A et B .
I.3.2. En utilisant le théorème de superposition, exprimer le champ à l'extérieur et à l'intérieur des deux plaques. Dessiner quelques lignes de champ.
I.3.3. Déterminer l'expression de la différence de potentiel .
I.3.4. A.N. Calculer pour et .
I.3.5.Sur chacun des plans, isolons par la pensée deux régions identiques d'aire S . En déduire la capacité du condensateur formé par les deux surfaces en regard.
Dans la suite du problème on négligera les effets de bord, et pour un condensateur ayant des armatures de surface S , espacées de e, on gardera cette expression pour C .
I.3.6. Exprimer la force électrostatique qui s'exerce sur la surface S d'une plaque en fonction de et (on précisera sens et grandeur).
I.3.7. En déduire alors l'expression de la pression électrostatique définie comme le module de la force par unité de surface : on notera que cette pression tend à arracher des charges à la surface.
I.3.8. A.N. Calculer pour C.m .
Deuxième partie : étude d'un condensateur
Figure 2
Dans cette partie on considère un condensateur plan dont une armature (armature B) est mobile et l'autre est fixe (armature A). Les armatures sont dans des plans parallèles au plan (figure 2). On se situe dans l'air (dont les propriétés diélectriques sont considérées comme celles du vide).
Le mouvement de l'armature mobile est possible dans la direction Ox. Les armatures du condensateur sont espacées d'une distance x variable, et les surfaces en regard valent S . En valeur absolue, les armatures sont chargées à la valeur .
Un opérateur déplace l'armature mobile de façon réversible de la quantité dx, c'est à dire suffisamment lentement pour que la transformation soit quasi statique (à tout moment il y a équilibre statique entre l'effort de l'opérateur sur l'armature mobile et la force électrostatique de l'armature fixe sur l'armature mobile). On note le travail élémentaire fourni par l'opérateur au système. On note le travail élémentaire de la force électrostatique. On note l'énergie électrostatique du condensateur.
II.1. Etude à charge constante
II.1.1. Montrer que l'énergie électrostatique d'un condensateur de charge et de capacité C est . Déterminer alors en fonction de .
Il. 1.2. Quelle relation existe entre et ? De même, quelle relation existe entre et ?
II.1.3. En déduire l'expression du vecteur .
II.1.4. En déduire l'expression du vecteur .
II.2. Etude à tension constante.
Le condensateur est maintenant relié à un générateur de tension parfait qui impose une tension constante , aux bornes du condensateur. On note l'énergie élémentaire fournie par le générateur au système lors du déplacement. On note la variation de charge du condensateur.
II.2.1. Exprimer et en fonction de et de U . En déduire la relation entre et . On exprimera en fonction de .
II.2.2. Quelle relation lie et ?
II.2.3. En déduire l'expression de et en fonction de la dérivée de par rapport à x , puis en fonction de U et des données géométriques du problème. Comparer aux résultats de la question II. 1.
II.2.4. Calculer pour et .
II.3. Etude de l'équilibre des plaques d'un condensateur et d'un ressort.
On remplace maintenant l'opérateur par un ressort d'axe Ox , de raideur k et de longueur à vide . Une des extrémités du ressort est fixée sur le point tel que et l'autre extrémité est fixée sur l'armature mobile B . Lorsque le condensateur est déchargé, la distance inter-armatures vaut e, et la longueur du ressort est (figure 3).
Figure 3
II.3.1. Le générateur de tension parfait impose toujours la tension constante aux bornes du condensateur.
II.3.1.1. Lorsque l'armature mobile est dans une position quelconque, le ressort exerce un effort sur l'armature mobile. Donner l'expression de en fonction de , et e.
II.3.1.2. Montrer que correspond à une position d'équilibre stable mathématiquement évidente, mais irréaliste.
En pratique on colle une cale isolante de faible épaisseur et de surface sur une armature du condensateur. Pourquoi?
II.3.1.3. Tracer sur un même graphe et pour (on utilisera le résultat de la question II.2.3.) en distinguant les différentes positions relatives possibles des deux courbes. En déduire l'existence et la stabilité des positions d'équilibre de l'armature mobile (autres que ).
II.3.1.4. Montrer qu'il existe une tension critique que l'on notera au dessus de laquelle il 'y a pas d'autre position d'équilibre que . Déterminer Uc1 et la position d'équilibre limite correspondante.
II. 3.1.5. A.N. Calculer pour et .
II.3.2. Prise en compte de la cale isolante.
On admettra que la cale isolante forme un condensateur de capacité .
Ce condensateur est en série avec un condensateur à air d'épaisseur e - .
II.3.2.1. Montrer alors que l'on peut considérer un condensateur équivalent à air, à condition de remplacer la distance inter-armatures e par une distance inter-armatures équivalente .
II.3.2.2. Déterminer l'expression de la nouvelle tension critique .
II.3.2.3. A.N. Calculer pour et .
II.3.2.4. Dans ces conditions, lorsque les deux armatures sont collées, montrer qu'elles restent collées tant que reste supérieure à une tension critique que l'on déterminera.
II.3.2.5 A.N. Calculer pour et .
II.3.2.6. On fait croître la tension U de 0 jusqu'à et ensuite on la fait décroître jusque à 0 . Représenter l'évolution de la distance inter-armatures en fonction de la tension .
Troisième partie : Etude d'un condensateur à membrane
(On rappelle que la partie IV peut être traitée sans avoir abordé la partie III)
III.1. Déformation d'une membrane circulaire.
Une membrane circulaire d'axe (Oz) de rayon et d'épaisseur h est encastrée sur sa périphérie, en . On suppose que les conditions d'attache sont les mêmes sur tout le pourtour de la membrane. Cette membrane est à l'interface de deux chambres; elle est soumise à une différence de pression constante . On travaille en coordonnées cylindriques et r représente la distance à l'axe Oz . représente la déformée de la surface moyenne de la membrane (figure 4, l'échelle verticale n'est pas du tout respectée pour des raisons de lisibilité).
Dans ces conditions la déformation s'écrit : où est une constante caractéristique des propriétés mécaniques de la membrane.
Figure 4
III.1.1. Déterminer le maximum de la déformée en fonction de , et .
III.1.2. A.N. Calculer le maximum de la déformée pour une membrane en silicium où .
III.1.3. A partir de l'expression de , il est possible de définir, en tout point de la membrane, un ressort d'axe (Oz) de raideur par unité de surface modélisant la composante selon (Oz) des forces internes de la membrane lors de la déformation.
On pose . Justifier cette modélisation.
III.1.4. Calculer avec les valeurs du III.1.2.
III.2. Etude d'un condensateur à membrane.
La membrane est maintenant une armature d'un condensateur, l'autre étant rigide. On a aussi quelque soit la position de la membrane. Lorsque la membrane est au repos, la distance entre les armatures est constante et vaut e. Lorsque l'on applique une tension U aux bornes du condensateur, la membrane se déforme (figure 5).
Figure 5
On supposera que le champ électrique reste perpendiculaire aux armatures du condensateur. Pour déterminer la déformée de la membrane on admet que l'on peut utiliser le processus itératif suivant: On calcule la déformée initiale en supposant que la pression , remplacée ici par la pression électrostatique, est uniforme (on suppose que la distance interarmatures vaut e), et on la note . On donne . est la densité superficielle de charge sur l'armature fixe.
Compte tenu de cette déformée, la pression électrostatique est modifiée. On obtient sa valeur en remplaçant e dans la formule de par . De là on calcule la nouvelle déformée en remplaçant dans la formule de par . En recommençant le processus on trouve en fonction de . On admet que la récurrence converge vers une bonne approximation de la déformée.
III.2.1. En admettant que la pression électrostatique reste uniforme égale à (on néglige la variation de l'espace entre les plaques du condensateur), exprimer en fonction de et e. Donner alors la déformée en fonction de et r .
III.2.2. Donner alors l'expression de la pression électrostatique corrigée en fonction de et e.
III.2.3. En déduire l'expression de en fonction de et de e.
III.2.4. En poursuivant le processus, exprimer la relation qui existe entre et e.
III.2.5. En admettant que tend vers la solution , montrer que est solution d'une équation du troisième degré du type :
Donner les coefficients de cette équation.
On ne cherchera pas les racines cette équation mais on admet le résultat algébrique suivant : une seule racine convient si dont l'expression assez complexe est :
On raisonnera par analogie avec les résultats de II.3.1.4 . Pour supérieure à une valeur critique que l'on notera ici , il n'y a pas d'équilibre stable pour la membrane, et on observe un collage entre les armatures. C'est évidemment qui constitue l'épaisseur critique à prendre en compte. Montrer que la condition critique est et déterminer Uc4.
III.2.7. A.N. Calculer pour: .
Quatrième partie : Etude d'un convertisseur à capacité variable.
Dans cette partie on considère un convertisseur électronique (figure 6) à capacité variable reliant deux sources de tension et . Le convertisseur est constitué de deux diodes et , de deux résistances et et d'un condensateur à capacité variable , prenant les deux valeurs et . L'évolution de C est périodique de période T , pour , et pour .
Figure 6
On note q la charge du condensateur et u la tension à ses bornes. On fera l'hypothèse que la capacité change suffisamment rapidement pour que la charge q reste continue aux instants Les diodes seront supposées idéales pendant toute l'étude (passantes si
traversées par un courant positif). On suppose et
IV.1. Etude sur la première demi-période (de à )
IV.1.1. On suppose que la charge du condensateur est à . A quelle condition sur , la diode est-elle passante? On suppose que cette condition est réalisée par la suite.
IV.1.2. Quel est alors l'état de la diode ?
IV.1.3. Donner l'équation différentielle qui donne l'évolution de la charge q du condensateur en fonction du temps, de .
IV.1.4. Résoudre cette équation et en déduire la valeur de juste avant le changement de la valeur de la capacité.
IV.1.5. Tracer l'évolution de q sur l'intervalle considéré.
IV.2. Etude sur la deuxième demi-période ( à )
IV.2.1. En considérant une discontinuité brusque de la valeur de C , quelle est la valeur de la charge du condensateur à l'instant , juste après le changement de la valeur de la capacité?
IV.2.2. En déduire l'état des diodes et lorsque .
IV.2.3. Donner l'équation différentielle qui donne l'évolution de la charge du condensateur.entre et T .
IV.2.4. Résoudre cette équation et en déduire la valeur de , juste avant le changement de la valeur de la capacité.
IV.2.5. En déduire l'expression de en régime permanent.
IV.2.6. Tracer l'évolution de q et de u sur une période en régime permanent.
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